Parmi les nombreuses espèces de stellaires (ou mouron des oiseaux), on rencontre souvent, illuminant nos paysages, la stellaire holostée, Stellaria holostea, plante de talus et bords de chemins ensoleillés ou de clairières mi-ombrées.
Mouron blanc ou mouron des oiseaux (Stellaria media)
- Floraison : Petites fleurs blanc pur en forme d’étoile de mars à novembre. Graines aplaties, brun rouge, contenues dans une capsule ovoïde.
- Végétation : Tiges molles dressées ou rampantes. Feuilles vert brillant, ovales, acuminées.
- Port et taille : Port étalé de 15 cm de haut environ.
- Qualités : Annuelle ou bisannuelle. Une sauvageonne, au jardin ou dans la campagne. Comestible et médicinale.
Stellaire holostée (Stellaria holostea
- Floraison : Petites fleurs blanches à 5 pétales en mai-juin. Enchâssée dans les sépales, une capsule suit la floraison et contient des graines hérissées, rousses.
- Végétation : Vivace herbacée, à souche traçante, très ramifiée, à tiges articulées, grêles, rugueuses quadrangulaires assez cassantes. Feuillage persistant, vert lumineux, rugueux.
- Port et taille : Port dressé, souvent enchevêtré. Entre 30 et 45 cm de haut. Peut s’étaler sur 60 cm.
- Qualités : Plante sauvage des bords de chemin et clairières. Fleurs et feuilles comestibles, mais elles n’ont pas la douceur du mouron des oiseaux. Ravissante en bouquet sauvage.
Semis de la stellaire
Nova/CC BY 2.5/Wikimedia
Où la semer ?
Même si la stellaire (ou mouron des oiseaux) préfère un sol riche et frais, elle s’adapte à tout, même aux terres sableuses ou légèrement calcaires.
L’exposition peut être ensoleillée ou mi ombragée.
Quand semer la stellaire media ?
Le semis s’effectue toute l’année, en dehors des périodes de gel.
Comment la semer ?
Vous pouvez récupérer des graines dans la nature, ou vous en procurer dans les bourses d’échange, si vous n’avez pas de mouron blanc dans votre jardin.
Lancez les graines à la volée, sur le sol bien préparé superficiellement. Arrosez à la pomme d’arrosoir.
Culture et entretien de Stellaria media
Slaunger/CC BY-SA 3.0/Wikimedia
Il n’y a aucun entretien à prévoir pour le mouron des oiseaux. Une fois semée, la stellaire intermédiaire se débrouille seule. Méfiez-vous simplement de sa faculté à s’étendre parfois un peu trop vite. Mais elle s’arrache facilement.
Pour éviter trop de semis spontanés, récupérez les graines.
Bon à savoir : si vous avez la stellaire media dans votre jardin, c’est bon signe, car elle apprécie les sols équilibrés, fertiles, en bonne santé. De plus, c’est un très bon couvre-sol au potager en hiver (elle le protège des intempéries, de l’érosion due au vent, aux pluies…). C’est également une bonne plante à mettre au compost.
Maladies, nuisibles et parasites
Cette sauvageonne ne semble pas subir d’attaque, ni de nuisibles, ni de parasites, ni de maladies.
Récolte
Les tiges et les feuilles, très tendres, se mangent en salade (c’est ainsi qu’on apprécie sa légère saveur de noisette et son goût de laitue), ou cuites, en potages, dans du riz, des pâtes, de la semoule… Elles se récoltent toute l’année, même en hiver, en coupant les tiges à l’aide de ciseaux.
Consommez les jeunes tiges et feuilles le plus rapidement possible, dans la journée. Si vous souhaitez en garder quelques-unes un jour de plus, lavez-les et roulez-les, humides, dans un torchon. Glissez ce torchon au réfrigérateur.
Multiplication de la stellaire
Wsiegmund/CC BY-SA 3.0/Flickr
Les graines du mouron des oiseaux se récoltent toute l’année, puisque cette plante est capable d’avoir cinq générations par an issues du même pied, une seule plante pouvant produire 10 000 graines. Attendez qu’elles soient mûres, bien foncées.
Surtout, ne désherbez les semis spontanés qu’à bon escient.
Conseils écologiques
Le mouron des oiseaux contient de la vitamine C, du calcium, du magnésium, du fer, de la silice… Elle est tonique, diurétique, expectorante, légèrement laxative. Elle agit sur le système digestif (maux de ventre, hémorroïdes) et sur l’appareil respiratoire (en infusion pour les muqueuses).
La stellaire a également une action sur la peau, en usage externe, en cataplasmes de feuilles écrasées, luttant contre la couperose, le psoriasis, les bleus et petites plaies, les piqûres d’insectes, l’eczéma… Toujours en usage externe, elle soulage les rhumatismes et les affections articulaires : frictionnez les parties douloureuses avec une poignée de mouron blanc.
Quelques recettes :
Faites un pesto, en pilant les feuilles et les graines. Ajoutez un filet d’huile d’olive, salez, poivrez. Vous pouvez aussi ajouter quelques gouttes de jus de citron, si vous servez cette préparation avec du poisson.
Pour l’apéritif, à tartiner, mélangez une poignée de stellaire à du fromage blanc ou de la faisselle, ajoutez une petite échalote hachée, du sel et du poivre.
Pour une salade sauvage : lavez un cœur de laitue, un bol de stellaire, une poignée de feuilles sauvages aromatiques (oxalis, lierre terrestre, oseille, jeune feuilles de bourrache, d’amarante, de plantain, etc.), mettez toutes ces plantes dans un saladier, en coupant grossièrement les plus grosses, ajoutez de l’huile d’olive, du sel et du poivre, et décorez avec quelques fleurs : primevères, pâquerettes, fleurs de bourrache, violettes, soucis….
Ajoutez-en une poignée de stellaire à une écrasée de pommes de terre, avec du beurre, une dizaine de noix concassées grossièrement, du sel et du poivre.
Un peu d’histoire…
Le nom du genre, Stellaria, vient du latin stella, étoile, à cause de la forme des fleurs aux pétales échancrés.
Petits noms régionaux de Stellaria media : mouron blanc, mouron des oiseaux, morgeline, herbe à l’oiseau, bec-de-moineau, stellaire intermédiaire, fleur en satin, herbe de langue, herbe à bolduc… Le surnom le plus courant, mouron des oiseaux, est dû au fait que ses graines sont très appréciées des oiseaux.
Petits noms de Stellaria holostea : stellaire holostée, grande stellaire, herbe à la Sainte-Vierge, langue-d’oiseau…
Parmi les croyances et légendes, on retrouve la stellaire aussi bien porte-bonheur que synonyme du diable.
Les propriétés médicinales du mouron blanc sont connues depuis le premier siècle. Il a été nommé et décrit dans les écrits de Dioscoride, médecin, pharmacologue et botaniste grec.
Au japon, cette plante fait partie de la salade aux sept herbes, Nanakusa-no-sekku, que l’on mange traditionnellement le 7 janvier depuis plusieurs siècles, avec du riz.
En France, le mouron blanc a été cueilli comme salade sauvage autant que le pissenlit jusqu’au début des années 1950.